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Belles Nouvelles

29 janvier 2008

un soir sur terre

J'étais allongé sur le lit. Je terminais un livre dont j'avais déjà oublié le titre et le nom de l'auteur. Il n'était pas si tard, à peine 22h30. Habituellement la lecture m'aide à trouver le sommeil, un comble n'est-ce pas... Le second épisode des "Experts" ou de "FBI Portés disparus", je ne sais plus..., s'était terminé quelques minutes auparavant. Notre semaine est rythmée par ces séries américaines, produites bien souvent par Jerry Bruckheimmer, qui propagent, inconsciemment, un profond sentiment de paranoïa. Il est constamment question de meurtre, d'enlèvement, d'homicide, d'assassinat, d'attentat... Comme si nous étions entourés de psychopathes et autres dangereux criminels. Il faudra un jour s'interroger sur l'effet à long terme de toutes ces séries télés, américaines ou françaises, sur nos cerveaux endormis. Après un journal de 20h terrifiant, comment ne pas croire que l'ennemi, quel qu'il soit au juste, est à nos portes et menace nos enfants. Je tournai la page, mécaniquement et levai les yeux. Je l'aperçus dans l'entrebâillement de la porte de la salle de bain. Elle finissait de se démaquiller. Ses gestes étaient lents et en même temps, d'une précision absolue. Elle n'abusait jamais du fond de teint ou du mascara, mais depuis toujours, ou plus exactement depuis que nous vivons ensemble, elle prenait toujours soin, avant le coucher, de se nettoyer précieusement le visage. Même lorsqu'elle restait à la maison, elle avait toujours le souci, chaque matin, de terminer sa toilette par un petit trait sous les yeux et quelques nuages légers mais nécessaires de fond de teint... Elle n'avait nullement besoin de "rafistolage", mais cette attention quotidienne marquait aussi le souci qu'elle portait à son image. Et à l'image qu'elle présentait et m'offrait. Elle dégrafait maintenant son soutien-gorge, je ne lui voyais qu'un sein. Elle m'avait un jour questionné à ce sujet... Elle voulait savoir si j'étais attiré par toutes ces plastiques artificielles. Lorsqu'on regarde intensément un tableau de Léonard de Vinci ou une sculpture de Michel Ange, on n'est pas tant attiré par la perfection des formes suggérées des femmes que par l'émotion qui se dégage des légères imperfections physiques soulignées. L'émotion ne se fabrique pas, elle se suscite. Et il n'y a rien de moins émotif qu'une poitrine, et donc une femme, ayant succombé aux artifices de la chirurgie esthétique. Je distingue maintenant nettement ce mamelon, lourd, intense mais ferme qui porte en lui, tout l'histoire d'une vie, l'histoire d'une femme. Ses mains, enduites de crème de corps réparatrice, parcouraient maintenant son buste et puis ses seins. Je ne distinguai plus son visage, uniquement sa poitrine et ses mains sans cesse en mouvement. Je pouvais même imaginer que ses mains n'étaient pas siennes. Qu'il s'agissait d'autres mains. Les miennes ou celles, pourquoi pas, d'une autre femme... Les mains descendaient vers les hanches. Elle portait non pas un string mais Caraçao Brésilien, plus émoustillant, en effet. Je ne suis pas de ceux qui succombe à la tyrannie du string. Autant, je mesure le confort et la discrétion qu'apportent un string, sous une jupe par exemple, autant je reste plus circonspect sur sa dimension esthétique, car le string nécessite, pour dégager toute sa puissance suggestive, une plastique, ou une chute de rein pour être plus précis, quasi-parfaite et une rondeur de fesse presque irréelle. Rien n'est moins suggestif qu'un string "mal porté". Or, passé un âge, qui n'a rien de canonique mais qui tient plus simplement compte de la morphologie, les femmes doivent abandonner ces doux rêves inaccessibles... Il s'agit, j'en conviens d'un point de vue strictement masculin mais qui se veut objectif et non péremptoire. Ses mains glissent à présent sous ce Caraçao de couleur parme garni de fine dentelles noires et descendent jusqu'aux chevilles. Elle est nue. Les mains posées sur les hanches. Elle relève le buste. Et regarde dans le miroir. C'est à ce moment précis, je crois, qu'elle capte la présence de mon regard. J'avais refermé depuis quelques minutes mon livre. Le spectacle auquel j'assistai valait plus que mille descriptions des plaines de l'Iowa dans lesquelles l'auteur se perdait. Cela faisait une éternité que je ne l'avais plus observé ainsi, à son insu. Le quotidien prenait le dessus sur la sensualité. Les habitudes chassaient toute esquisse de séduction. La fatigue remplaçait le désir. Il fallait lutter contre cette spirale dépressive. Nous le savons tous. Je le sais. Elle aussi. Pourtant, comme les autres, nous succombions à la routine. Au travail. Aux déplacements. Aux soucis quotidiens. A l'usure aussi. Elle tourna la tête et puis me sourit. Puis fixa le miroir. J'étais devenu spectateur. Silencieux. Alors ses mains se sont mises, de nouveau, à onduler autour cette poitrine qui, elle, se durcissait. Elle n'était pas la seule d'ailleurs à durcir... Ses mêmes mains descendaient, lentement sur les hanches, puis entre les cuisses qui s'étaient entrouvertes. Tout aussi lentement et tendrement, nous avons fait l'amour. Longtemps. Sans un mot. Comme si nous nous retrouvions.
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28 janvier 2008

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